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Monsterhearts v2 : retours de parties

Monsterhearts v2 : retours de parties
(4 Votes)

Après un premier article qui revenait sur les mécaniques et les thèmes du jeu Monsterhearts, la rédaction Scandalicious vous propose aujourd’hui un retour plus personnel sur notre expérience de jeu. Aki, Holshad et Kaefer ont testé le jeu dans deux parties distinctes, vous apportant un éclairage différent.

Première partie : Holshad et Kaefer

Cette partie était un Oneshot communautaire avec 4 joueurs. Il a finalement eu droit à une 2e séance, après une fin en cliffhanger qui a motivé le groupe à continuer l’aventure pour résoudre l’intrigue et explorer plus les mécaniques de leurs livrets.

Kaefer (MC/MJ)

Préparation

Étant très peu à l’aise avec la fantasy urbaine, et n’ayant aucun attachement avec le monde des ténèbres et la bit-lit, j’ai abordé la partie sous le prisme des références que j’appréciais : Buffy contre les Vampires, le début de True Blood et Dangereuses alliances. Autant dire qu’en préparant quelques intrigues à placer sur le chemin des PJ, les idées d’intrigues relationnelles se sont vite mélangées à un « mystère » à résoudre un peu plus dans l’horreur et un peu dans l’action, si les joueurs souhaitaient le suivre. Ils avaient, de leur côté, rempli une classe en créant une quinzaine de PNJ (nom+2 traits). Voici donc mes notes avant la séance :

Histoires de l’été : fêtes, nouveaux couples, Jack a disparu (fugué ?)
Une PJ est une nouvelle dans le lycée —> Morrigan ? On voit un peu le caractère d’Emily face à cette arrivée. (veut la récupérer dans le groupe ou au contraire)
Emily et Tracy sont des loups-garous.
Jack a été transformé en Loup par Emily, qui a senti sa nature et a poussé sa transformation. Mais Jack ne la maîtrise pas et ne peut pas revenir en arrière. Il agresse des rousses car Emily est rousse.

Retour de partie

Après une introduction personnelle pour introduire les mécaniques avec des PNJ, démarrer en salle de classe avec l’arrivée d’une nouvelle élève (une PJ, Morrigan, la Goule) a plutôt bien fonctionné. L’équilibre entre les deux groupes fictifs (celui de la Reine et celui du PNJ Emily) a immédiatement explosé. Les PJ se sont retrouvés, dans la fiction, associés contre un ennemi commun, mais chacun utilisant les autres pour poursuivre des objectifs personnels. Cela tient aussi à la bonne volonté des joueurs, qui ont cherché à former une entente (temporaire) pour le bien de la narration et rester une moitié de séance dans les mêmes scènes.

Côté MJ, la mécanique est très fluide à gérer. Il y a peu de manœuvres à surveiller et leur déclenchement est dans la majorité des cas assez clair. Les conditions à coller aux Pjs ou Pnjs lient parfaitement la narration et la mécanique, en plus de donner des occasions de roleplay pour les utiliser ou s’en débarrasser. Sans profils de PNJ à consulter (comme cela se fait de plus en plus dans les PBTA), mes réactions de MC m’ont semblé plus rapides à venir et plus naturelles. En d’autres termes, je n’ai jamais senti la mécanique de jeu venir casser la narration, sauf au moment d’une manœuvre sexuelle qui a demandé de faire un peu de hors-jeu (ce n’est jamais facile à mettre en place la première fois).

Le système d’ascendant et la manœuvre « Allumer » laissaient penser que les joueurs pouvaient perdre un peu de pouvoir sur leurs propres personnages. Finalement, ce n’est pas le cas : l’interprétation de la réaction est toujours sous le contrôle de son propriétaire. C’est malin, mais l’ambiance du jeu pousse de toute manière à vouloir mettre son personnage « en difficulté ». L’ascendant est très intéressant entre PJs, et elle l’est aussi avec les PNJ qui deviennent de véritables enjeux pendant les scénarios.

Monsterhearts n’est pas Monster of the Week, il ne propose pas des personnages badass capables de contrer toutes les menaces. Non, la pauvre Morrigan est tout simplement morte lors de sa rencontre avec le loup-garou en protégeant Erika. Elle ne peut certes plus mourir. Mais les faits sont là : les Pj ne sont pas là pour chasser de la bête. Ils apprennent vite à en avoir peur et à chercher d’autres moyens de se confronter aux horreurs de leur ville.
Est-ce que la partie aurait pu se passer de ce fil rouge ? Oui, très certainement, mais ce sont pourtant tous les événements qui ont découlé de ce mystère (sorcellerie, deuxième mort de la goule, manœuvre sexuelle, utilisations d’ascendants, confidences sur des passés…) qui m’ont le plus plu.

En conclusion, Monsterhearts est un jeu extrêmement fluide pour un MJ un peu habitué aux PBTA. Le curseur de fantastique / horreur peut être facilement adapté selon les envies de la table et les mues sont assez intéressantes pour que les joueurs aient envie de les utiliser à fond. La confrontation entre joueurs ne prend pas le contrôle des personnages, rien n’est jamais définitif (ni les coups de cœur, ni les ascendants, ni les conditions). Du tout bon. Définitivement à tester au moins une fois, avec une table avertie et des lignes/voiles correctement établies.

Holshad (PJ : l’âme damnée)

ameAh Monsterhearts... J'en ai beaucoup entendu parler, et bizarrement plus par des gens qui n'y ont jamais joué. Avec des commentaires du genre "C'est un jeu où il faut accepter que ton pote Roger vient te chatouiller la glotte avec sa langue". Alors, imaginez ma curiosité et mon appréhension de le tester. Alors déjà, remettons les choses dans leurs contextes, je n'ai pas lu les règles et je ne suis vraiment pas à l'aise avec les scènes d'amour ou de sexe en JDR, et lorsque j'ai essayé, j'ai eu accès aux mues afin de choisir. Alors déjà à la lecture de celle-ci, j'ai trouvé ça très safe dans son approche (volontairement, je n'ai pas lu les manœuvres pour ne pas influencer mon gameplay).

Lorsque j'ai testé en tant que joueur, là, j'ai vu quelque chose de très cadré, qui préserve beaucoup les joueurs malgré la fameuse manœuvre d'allumer. Oui, puisque c'est la "victime" de l'allumage qui choisit les conséquences et du coup, on ne se retrouve pas à faire faire à son personnage quelque chose qu'on n'aurait pas décidé, contrairement à beaucoup de témoignages que j'ai pu lire ou entendre de joueur qui perdait le contrôle de leur personnage pour les désirs pervers d'un MJ. Le seul bémol lors de cette partie de découverte, lors de la création des personnages, j'ai senti un manque de création de lien entre les joueurs comme dans les autres PBTA.

En conclusion, j'ai beaucoup aimé ma partie découverte, et j'en redemande vu que je me suis beaucoup amusé avec mon personnage et le groupe. (D'ailleurs, c'est souvent en campagne qu'on peut vraiment apprécier l'essence d'un PBTA et Monsterhearts ne déroge pas à la règle.)

MHscreen

Deuxième partie : Akihellfire

Akihellfire (PJ - La Mortelle)

 sorcière minMonsterhearts, cela faisait des années que des potes outre atlantique me parlaient de jeu de rôle (poke Marc). Depuis presque mes débuts JDR. Mais qu'il soit en anglais me bloquait profondément (oopsy !). Il était donc sur ma to-do list, parce que oui, moi grande fan de Buffy et autres séries du genre où on traite de sujets profonds sans avoir l'air d'y toucher. Et ma bibliothèque de romans d'urban fantasy. C'est mon addiction.
Donc, je suis la plus heureuse qu'il soit enfin là. Même si je ne peux pas encore me l'offrir ^^ ;

La session 0 est excellente, on commence à créer nos petites vies, nos familles, nos liens avec eux. On lie nos persos, parfois avec pas grand-chose, on peut juste s'être "aperçu", mais ça suffit pour "rendre curieux" et du coup devoir y porter un intérêt pendant la partie.
Tout l'environnement est créé ensemble, ça permet entre joueurs de vraiment savoir qui veut quoi et on sait dès le départ où on va, et de mettre un peu de "nous" dans l'histoire avant même d'y avoir joué.
On crée la ville, ça met l'ambiance selon qu'on est en plein trip californien ou en Alaska ! Et surtout, la salle de classe. On la remplit d'élèves, et on leur invente des vies, et on se lie avec eux. Eux aussi, ils ont leur vie, leur galère. Leurs potes, leurs Némésis. Le prof.

Sauf moi, parce que je suis la nouvelle. C'est l'événement ! Et c'est là que la partie (les emmerdes) commencent !

Dans notre partie, nous étions 3 PJ : un vampire, un loup-garou et une mortelle (ça, c'est moi !). On a plus joué une tranche de vie qu'un scénario, l'arrivée de mon perso dans une nouvelle ville, avec de nouvelles personnes. Certaines plus étranges que d'autres. Ou attirantes. On a beaucoup joué sur les sentiments. Un triangle où tout le monde se plaît et est attiré, de la haine, transmise par des histoires de famille, la pression familiale sur les comportements qu'on devrait avoir, et le joug que cela peut être. La peur. L'amour. La terreur. La haine. Le tumulte. Le pardon.

Maelström d'émotions.
On a tellement aimé, qu'on va reprendre une dose de quelques épisodes ensemble à la rentrée.
Je crois qu'on est mordu.

Lien de l'actual play - Démo du système de jeu
PS : c'est cadeau, ma playlist Monsterhearts <3
https://open.spotify.com/playlist/24GDzLKpToc7WXfp3YsWy8?si=a8b2e8e0da4444ca

Crédit images : Lapins Marteaux
Catégorie : Blog
Temps de lecture : 9 mins
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Kaefer

Conteur d'histoires étranges avec une Voix d'Or, vidéaste chez Dice Story. https://linktr.ee/Dicestory